économique
Adapter l’offre aux besoins individuels
Selon le type de système de réutilisation des bouteilles mis en place, la vente libre dans des conteneurs réutilisables permet de mieux répondre aux besoins d’achat individuels. Par exemple, les besoins individuels peuvent être satisfaits par des modèles de réutilisation combinés avec la digitalisation. Ces modèles permettent aux utilisateurs de mélanger et d’assortir les saveurs, de personnaliser l’emballage ou de choisir les quantités souhaitées. L’expérience des utilisateurs peut également être enrichie à l’aide d’emballages de plus haute qualité ou encore en améliorant le style ou la fonctionnalité des emballages réutilisables 1.
économique
Augmenter la fidélité des clients
Les systèmes de réutilisation augmentent la fidélité des clients. Les systèmes de dépôt incitent par exemple les clients à revenir en magasin. Certains acteurs du secteur de la vente ayant recours à un système d’emballages réutilisables font ainsi le pari de récompenser leurs clients au travers d’une carte de fidélité : celle-ci comptabilise chaque achat et récompense les clients au fur et à mesure de leurs actions vertueuses. En plus de limiter les déchets d’emballage, ce procédé est un excellent levier de fidélisation des clients. Ceux-ci se sentent acteurs du changement tout en tirant un bénéfice concret et mesurable 1.
Oui, mais...
Certains acteurs seront désavantagés par le système de réutilisation de bouteilles
Même si les coûts globaux d’un système d’emballages réutilisables peuvent être plus avantageux que ceux d’un système à usage unique, l’incitation financière pour un producteur ou un détaillant peut être différente, car la répartition des coûts et des avantages varie 1.
C’est pourquoi il est important de développer une analyse complète des parties prenantes, des intérêts en jeu et des coûts tout au long du cycle de vie avant de mettre en place un système de réutilisation, de manière à éviter un transfert des coûts non planifié 2.
économique
Économiser sur les coûts
En Suisse, les bouteilles en verre mises sur le marché sont soumises à une taxe d’élimination anticipée (TEA) qui vise à couvrir les coûts d’élimination. Cette taxe s’applique seulement lors de la première mise sur le marché, ce qui rend la réutilisation profitable si l’on prend en compte des cycles multiples. De plus, l’acquisition d’emballages réutilisables évite d’avoir à acheter des bouteilles à chaque remplissage et permet aux producteurs de bénéficier d’importantes économies sur leurs coûts d’exploitation. Celles-ci font plus que compenser les investissements initiaux pour mettre en place les systèmes de lavage, les bouteilles de réserve et les structures logistiques. Ces diminutions des coûts existent surtout pour les fabricants de boissons ayant des structures de production et de distribution régionales 1.
social
Effets positifs sur la santé
Le plastique et le carton sont des matériaux «non-permanents», c’est-à-dire qu’ils sont sujets à des modifications progressives d’état pendant la phase d’utilisation et/ou de recyclage. Cela constitue un enjeu très important pour les emballages en contact avec la nourriture et les boissons. Pour ceux-ci, le recyclage pose des problèmes de sécurité importants, car les contaminants provenant d’utilisations antérieures ne sont pas éliminés ou détruits pendant le traitement et de nouvelles substances préoccupantes peuvent se former ou avoir été introduites. Cette problématique a été mise en évidence par plusieurs études, lesquelles ont reporté différents groupes de contaminants dans des plastiques recyclés 1.
Bien au contraire, le verre, en raison de sa structure moléculaire, est un matériau inerte doté de propriétés de barrière élevées, de sorte que même les petites molécules ne peuvent pas le traverser. Il n’absorbe pas non plus les molécules des aliments qu’il touche ni celles de l’environnement. Les bouteilles en verre sont donc moins sujettes à la dégradation et elles peuvent être facilement nettoyées et désinfectées pour la réutilisation 2. La sécurité sanitaire du verre est donc supérieure.
économique
Encourager la résilience
La réutilisation des bouteilles en verre peut soutenir la résilience. Par le passé, des obligations de laver et réutiliser les bouteilles étaient imposées pour faire face aux pénuries causées par les guerres 1. Ce système pourrait donc aider à répondre aux pénuries et aux difficultés d’approvisionnement induites par exemple par le Covid-19, difficultés qui risquent d’être de plus en plus fréquentes et qui impactent déjà aujourd’hui le secteur du verre vierge 2.
économique
Favoriser l’emploi de technologies innovantes
L’utilisation de systèmes d’emballage réutilisables permet l‘introduction à faible coût d’un étiquetage électronique qui peut simplifier et partiellement automatiser la logistique, réduisant ainsi les coûts d’emballage et de distribution. Il pourrait également simplifier le suivi des flux et des stocks d’emballages 1.
écologique
Impacts des emballages à usage unique
La production des bouteilles à usage unique demande un apport en ressources primaires continuel. Sur l’ensemble du cycle de vie des boissons, la fabrication des emballages représente dans la plupart des cas une partie importante des impacts environnementaux 1. En plus des impacts au début de la chaîne de valeur, les bouteilles à usage unique, à cause de leur courte durée de vie, produisent une grande quantité de déchets qui doivent être gérés et éliminés.
écologique
Impacts des emballages en plastique à usage unique
Même si elles sont plus légères et moins facilement cassables que les bouteilles en verre, les bouteilles en plastique (PET) sont problématiques à cause de la dépendance aux ressources fossiles qu’elles impliquent et du risque de pollution plastique en fin de vie. Les bouteilles en PET représentent l’une des catégories de déchets la plus souvent abandonnée dans les espaces publics en Suisse, ce qui produit des conséquences environnementales, telles que la production de microplastiques, des impacts sur la faune et la flore, ainsi que des coûts supplémentaires 1.
écologique
Impacts des emballages en verre à usage unique
La production du verre nécessite du sable, du calcaire, du carbonate de sodium et du potassium. Même si la production du verre correspond seulement à une fraction de la demande globale en sable, cette ressource est la deuxième la plus exploitée au monde après l’eau 1.
Les hautes températures (1500-1600°C) requises pour transformer les matières premières en verre font que ce processus est très gourmand en énergie. En raison de cette grande quantité d’énergie nécessaire à la production du verre vierge, les bouteilles en verre à usage unique ont donc généralement le pire bilan écologique par rapport aux emballages fabriqués à partir d’autres matériaux et aux emballages réutilisables 2.
Oui, mais...
Le système et l’infrastructure pour le recyclage existent et fonctionnent bien
La réutilisation n’a pas comme objectif de remplacer le recyclage. Le recyclage reste en effet toujours nécessaire en fin de vie des bouteilles. Après plusieurs réutilisations, les bouteilles désormais vieilles et endommagées entrent ainsi dans le circuit du recyclage pour produire de nouvelles bouteilles.
écologique
Le verre réutilisable, préférable au PET réutilisable
Même si les bouteilles en PET peuvent aussi être réutilisées (comme c’est le cas en Allemagne), cette solution est moins intéressante que la réutilisation des bouteilles en verre. En effet, les bouteilles en PET peuvent être réutilisées environ 25 fois, tandis que celles en verre peuvent l’être jusqu’à 50 fois 1. En termes d’émissions de gaz à effet de serre, les impacts des bouteilles en verre réutilisables diminuent plus rapidement après chaque remplissage que ceux du PET réutilisable en raison de la différence notable entre la demande énergétique de la production de verres primaires et secondaires (i.e. issu du recyclage). Après sept à neuf réutilisations, les bénéfices sont moins marqués en raison des impacts liés au lavage et de la nécessité de remplacer les bouteilles cassées 2.
Oui, mais...
Les bouteilles en PET 100% recyclées sont meilleures que les bouteilles en verre réutilisable
Le PET recyclé est à priori préférable au PET issu du plastique primaire pour des raisons écologiques. Néanmoins, selon les principes de l’économie circulaire, la réutilisation est préférable au recyclage et il faudrait éliminer progressivement notre dépendance aux ressources fossiles qui sont à la base du PET. À cause de la dégradation progressive du PET et des hautes exigences d’hygiène et de qualité requises 1 , seuls 40% de la production de PET peut être actuellement couverte avec du PET recyclé en Suisse 2.
Cela signifie que la majorité des bouteilles produites dépendent toujours des ressources fossiles. Les choses sont évidemment différentes pour les bouteilles en verre, qui peuvent être réutilisées plusieurs fois puis recyclées et remodelées sans perte de qualité en fin de vie 3.
Il faut aussi souligner que le processus pour produire les bouteilles en PET 100% recyclé demande énergie, eau et produits chimiques et entraîne une perte en matériel. Ce processus ne peut donc pas être considéré comme étant en «circuit fermé». De plus, ce type de bouteilles ne résout pas le problème des déchets sauvages et des microplastiques 4
Oui, mais...
Les bouteilles en verre et réutilisables sont lourdes à transporter et leur lavage cause des émissions de CO2
De manière générale, les bouteilles réutilisables en verre ont un meilleur bilan écologique par rapport aux bouteilles à usage unique. Évidemment, ce résultat dépend des variables considérées et des méthodes utilisées pour calculer le bilan écologique. Des critères tels que les modes et distances de transport, la conception des bouteilles, le nombre de réutilisations, le système de lavage et les dommages causés aux produits exercent une forte influence sur le résultat final 1.
D’où l’importance de mettre en place des systèmes de réutilisation à l’échelle locale ou régionale qui limitent les distances de transport et permettent un plus grand nombre de réutilisations.
Oui, mais...
Les consommateurs suisses ne veulent pas réutiliser les bouteilles
En 2019, Greenpeace a mené un sondage sur la question des emballages réutilisables sur la base d’un échantillon de 1’077 personnes en Suisse romande et alémanique. 95% des personnes interrogées ont indiqué qu’elles étaient en principe prêtes à acheter des produits dans des systèmes réutilisables. Les boissons se hissent parmi les trois catégories en tête de classement, toujours selon ce sondage.
Par ailleurs, un sondage 1 sur onze pays européens a conclu que les consommateurs préfèrent les emballages en verre, qu’ils considèrent comme le matériau d’emballage alimentaire le plus durable et sûr pour la santé. Cette conclusion correspond aux résultats d’une revue de la littérature 2 portant sur 46 articles scientifiques. Plusieurs des études analysées dans cette revue ont de plus enregistré des perceptions positives envers les emballages réutilisables.
Oui, mais...
Les systèmes de réutilisation des bouteilles ne sont pas toujours plus économiques que les systèmes d’emballages à usage unique
Tout comme pour les impacts environnementaux, plusieurs facteurs influent sur les enjeux économiques et le bilan final d’un système de réutilisation des bouteilles.
Pour éviter des coûts trop élevés, il faut bien organiser la logistique : transport, triage, lavage, points de collecte, promotion de la réutilisation, etc. 1.
Les coûts des matières premières influencent également la viabilité économique d’un tel système 2. En considérant ces éléments, un système de réutilisation peut tout à fait se justifier sur le plan économique, tant pour les producteurs que pour les commerces et les consommateurs.
écologique
Mieux que le recyclage : la réutilisation
Le recyclage des bouteilles en verre permet d’améliorer leur bilan écologique en économisant les matières premières primaires et en réduisant les émissions de CO2. La fonte du verre exige en effet beaucoup moins d’énergie que celle des matières premières primaires : avec 10% de verre usagé mélangé aux ressources primaires, on économise 3% d’énergie et 7% d’émissions de CO2 1.
Cependant, la demande en matières premières et les impacts écologiques sont généralement encore plus faibles pour les bouteilles en verre réutilisées. La réutilisation des bouteilles en verre permet de répartir les impacts importants qui dérivent de la production des bouteilles le long de plusieurs cycles de vie, en réduisant donc les impacts nets par bouteille. De plus, le lavage des bouteilles s’effectue à des températures d’environ 80°C, ce qui permet une importante économie d’énergie, en comparaison aux 1500°C nécessaires à la fonte du verre et de ses matières première 2.
Une multitude de recherches scientifiques attestent ainsi du meilleur impact environnemental des bouteilles réutilisables en verre par rapport aux bouteilles à usage unique en verre, aluminium et PET. C’est le cas entre autres sur le plan des émissions de CO₂ 3, sur celui des unités de charge écologique 4 et sur celui de la valeur environnementale retenue 5.
Oui, mais...
Quel est le lien avec l’économie circulaire ?
Dans ses principes généraux, l’économie circulaire implique une hiérarchie entre les activités et les options de traitement des ressources, objets et déchets. Dans les grandes lignes, cette hiérarchie se reflète dans la Loi sur la protection de l’environnement (LPE) en Suisse, et dans la Directive relative aux déchets de l’Union européenne, qui encouragent la hiérarchie suivante, du plus au moins préférable 1.
- Réduction ;
- Réutilisation ;
- Recyclage ;
- Incinération ;
- Mise en décharge.
Ainsi, une fois qu’une ressource primaire a été extraite et des objets produits, il convient généralement de les préserver le plus longtemps possible dans leur fonction d’origine, de manière à minimiser la demande en énergie et matériaux. Pour les bouteilles, cela signifie qu’il est avant tout souhaitable de réduire la quantité totale de boissons emballées vendues en Suisse. Cela permettrait également de restreindre la quantité d’emballages et les impacts environnementaux liés à la consommation de boissons emballées 2.
Une autre piste particulièrement prometteuse pour la Suisse se situe sur la deuxième étape de la hiérarchie. C’est sur cette étape que se concentre le projet Au REverre en travaillant sur la réutilisation des bouteilles et ses possibles bénéfices par rapport au recyclage, au décyclage et à l’incinération.
économique
Renforcer l’économie régionale ou locale
Les systèmes de réutilisation renforcent l’économie locale. Ils permettent ou simplifient l’entrée sur le marché de producteurs de boissons petits ou moyens, principalement régionaux 1. Collaborer au sein d’un réseau d’acteurs régionaux possède plusieurs avantages : une meilleure maîtrise des coûts grâce à un nombre réduit d’intermédiaires, et un coût de transport des produits plus bas en raison de la proximité géographique. Outre les avantages économiques, les circuits régionaux développent une proximité relationnelle entre les différentes parties prenantes. Cela permet une coopération avec des acteurs économiques fiables et des négociations facilitées, et donc une qualité du lien qui génère une meilleure résistance du réseau lors de conjonctures difficiles 2.
économique
Stimuler de nouveaux marchés
Les systèmes de réutilisation créent un éventail de nouveaux marchés et d’opportunités qui ne feront que se multiplier et devenir plus productifs à mesure que le modèle de réutilisation s’impose largement. Les entreprises peuvent par exemple tirer parti de nouvelles sources de revenus – notamment au travers de la production et la fabrication de nouveaux matériaux, l’assainissement, le remplissage, le marquage et la vente au détail 1.
social
Stimuler l’emploi
Plusieurs études attestent de l’impact positif des systèmes de réutilisation sur le marché du travail. L’exploitation de contenants rechargeables nécessite en effet davantage de main-d’œuvre, en particulier dans les emplois peu ou non qualifiés 1. En Allemagne par exemple, on estime que les bouteilles réutilisables créent cinq fois plus d’emplois par volume de boisson qu’un système basé sur les bouteilles à usage unique. En outre, la même analyse suggère que les structures des marchés dirigés vers la réutilisation sont généralement plus fortement dominées par les PME que celles des marchés orientés vers l’utilisation unique, ce qui garantit l’emploi dans les PME 2.